Marchon

De la gastronomie oui mais tout en détente. Voilà le match gagnant de Marchon qui bistronomise avec style et décomplexion la rue Saint-Maur à Paris. Qu’il s’agisse de faire déjeuner le quartier (impeccable entrée-plat-dessert à 25€), de faire dîner les bons vivants de Paname (en 3, 5 ou 7 temps) ou d’envoyer un PDD (« Poulet Du Dimanche ») en alternative au ronflant brunch dominical, les règles du jeu restent inchangées: produits nobles et sourcés, cuisine essentiellement légumière et recherche de l’équilibre parfait à chaque assiette. La touche Marchon? Dans ce beurre à la bergamote enveloppant l’assiette « chou chou chou » (chou-fleur, chou-rave, chou pointu) ou dans ces tablettes de choc « bean to bar » que l’on croque au café.

Derrière Marchon (c’est son nom), il est un Alexandre qui trace tranquille sa route hors des sentiers institutionnalisés de la gastronomie. La cuisine, c’est d’abord une affaire de cœur pour celui qui s’est plongé dans la marmite tout seul. « Il y a 8 ans, j’ai tout plaqué pour faire de la cuisine. J’ai lancé mon service de chef à domicile d’abord. Puis j’ai fait du conseil pendant 5 ans en signant des cartes de restaurant. Jusqu’à l’année dernière où l’envie d’avoir mon lieu est née. » Ce lieu à lui, c’est un restaurant qu’il a voulu « ancré dans son quartier », « bien dans ses baskets » et « bien dans son époque ». Une manière d’embrasser son temps qui passe par des choix forcément « soucieux de la planète » mais sans affichage ni autocélébration. « L’écoresponsabilité, c’est un engagement personnel mais ce n’est surtout pas une revendication ni un argument de vente. » Pas de prosélytisme donc mais une vérité que seule l’assiette et l’ambiance peuvent démontrer. « Ce que je prône moi, c’est les moments de table. Ce qu’il y a d’important, c’est ce qu’il y a autour de l’assiette. C’est la qualité du service, la joie de vivre, les échanges,...» Alors « Marchons » et n’en faisons surtout pas un slogan !