Rencontre avec Emmanuelle Jary, journaliste derrière les vidéos et recettes "C'est meilleur quand c'est bon"
Un repas pour Emmanuelle Jary ? Un "Poulet/Pommes de terre/Salade". Elle aime le chocolat, le champagne. Son crédo? Défendre la nourriture qu'elle aime, celle du terroir, de nos régions. Enfant, elle voulait être inspectrice au guide Michelin. Elle a ensuite fait des études d'ethnologie. Finalement c'est en tant que journaliste culinaire qu'elle s'est illustrée. Son émission, "C'est meilleur quand c'est bon" fait des millions de vues. Rencontre avec cette journaliste passionnée qui n'a pas sa langue dans poche.
• Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J'ai fait des études d'ethnologie au cours desquelles je me suis intéressée à la haute cuisine française et à la trufficulture dans le sud ouest de la France puis je suis devenue journaliste. J'exerce ce métier pour la presse écrite depuis une quinzaine d'années. Depuis 2016, j'ai créé un programme de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux baptisé "C'est meilleur quand c'est bon". Dans ces vidéos, je filme des restaurants et parfois des producteurs. En mars 2020, avec le confinement, nous avons commencé à filmer des recettes. Aujourd'hui nous avons donc deux formats de vidéos qui sont mises en ligne tous les vendredis à 11h sur Facebook, Instagram et Youtube.
• Au quotidien, comment choisis-tu tes restaurants ?
Je choisis des restaurants où je trouve que l'on mange bon. C'est la promesse : c'est meilleur quand c'est bon. Si en plus il y a une bonne ambiance et une jolie salle, c'est bien aussi mais ce qui déclenche l'envie de filmer c'est la qualité de l'assiette. Bien souvent lorsque l'assiette est bonne, les produits sont bons. C'est rare qu'un cuisinier s'attache à faire de la bonne cuisine avec amour mais avec de mauvais produits industriels.
• Comment as-tu été sensibilisée aux enjeux de l’alimentation durable ? As-tu l’impression de sensibiliser ceux qui te suivent ?
J'ai été sensibilisée en faisant des enquêtes pour la presse écrite sur les questions de surpêche, de mortalité des abeilles, des dérives de la bio etc. J'essaie dans mes vidéos de parler de ces questions sans jamais culpabiliser les internautes. J'explique que par nos choix de consommation, on fait des choix de société dans laquelle on souhaite vivre. Après chacun fait comme il veut ou peut.
• Quel conseil donnerais-tu aux journalistes en herbe ?
De réfléchir à ce qu'ils veulent défendre au plus profond d'eux mêmes. De s'intéresser aux humains, d'aller à leurs rencontres : un article n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est incarné. Il ne faut pas rester derrière son ordinateur mais sortir voir le monde. Et travailler beaucoup sans compter ses heures. Donc il faut pour cela être guidé par la passion.
• Quelle est ta résolution pour cette nouvelle année 2022 ?
Je n'ai pas une résolution pour 2022. C'est une continuité. Je m'informe tous les jours un peu plus sur les dérives liées à l'alimentation et j'essaie d'aller vers ce qui est vertueux quand bien même cela serait en contradiction avec mes envies. J'ai cité l'avocat dans mon livre qui est sorti en novembre comme un aliment à proscrire et pourtant j'aime beaucoup ça.
Les abonnés Impact ont accès à un catalogue de ressources pédagogiques pour pour comprendre les enjeux liés à l'alimentation durable et mettre en oeuvre des pratiques écoresponsables.