Restauration : comment rendre votre offre à emporter plus durable ?

La vente à emporter est un levier de croissance incontournable pour les restaurateurs. Cependant, son impact environnemental est considérable : production massive de déchets, utilisation de ressources non-renouvelables, et forte empreinte carbone. Comment concilier praticité et durabilité ? Voici un tour d'horizon des solutions pour rendre votre offre à emporter plus responsable.
1. L'impact environnemental de la vente à emporter
La vente à emporter génère chaque année une quantité astronomique de déchets d'emballage. En 2023, L’ADEME et CITEO estimaient que la restauration rapide (consommation immédiate, sur place ou à emporter), générait en France près de 719 000 tonnes d’emballages uniques (10,7 kg par Français / an), dont près de 40% sont composés de plastique. La répartition est la suivante :
- 29 % concernent les boissons ;
- 44 % les aliments ;
- 28 % sont des accessoires (sachets de couverts, serviettes, etc.).
Face à ce constat, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC) du 10 février 2020 a fixé un objectif ambitieux : atteindre la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040, notamment à travers le décret d’application « 3R » (réduction, réemploi, recyclage).
Pour atteindre cet objectif, les interdictions concernant ces emballages ont été échelonnées dans le temps. Depuis 2020, la loi AGEC fait ainsi petit à petit le ménage parmi les emballages en plastique et la vaisselle jetable. 2025 marque une année charnière, puisque les objectifs à atteindre sont les suivants :
• Recyclage à 100 % des emballages plastiques à usage unique.
• -20 % d’emballages plastiques à usage unique au global (notamment par le développement d’emballages réemployés), par rapport à 2020 ;
• Elimination totale des emballages plastiques à usage unique « inutiles ».
À titre indicatif, en 2023, les données du Ministère de la Transition écologique indiquaient que :
- Seuls 27 % des emballages plastiques à usage unique étaient recyclés ;
- La consommation d’emballages plastiques avait diminué de seulement 5 % depuis la promulgation de la loi en 2020. Un résultat encore bien loin des 20 % attendus.
Au printemps 2024, un rapport parlementaire a dressé un bilan mitigé de cette loi, soulignant que plusieurs de ses dispositions étaient encore peu ou pas appliquées, et qu'elles rencontraient divers obstacles à différents niveaux. Ces résultats soulignent la nécessité d'accélérer les efforts pour atteindre les objectifs fixés par la loi AGEC et de renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle pour assurer une application plus rigoureuse des dispositions en faveur de l'économie circulaire.
2. Les solutions pour une offre à emporter plus durable
1. Mettre en place un système de consigne
Le système de consigne est la solution la plus efficace pour limiter les déchets tout en offrant une expérience qualitative aux clients. De plus en plus de solutions existent, notamment des réseaux de consignes qui permettent aux clients de rapporter leurs contenants après usage, avec un système de caution ou de malus pour sécuriser les restaurateurs. Côté matériaux, préférez des contenants en verre ou en inox, puisqu’ils sont solides et ne contiennent pas de substances toxiques, contrairement au plastique réutilisable.
2. Privilégier les emballages réutilisables et compostables
Si vous ne souhaitez pas adopter un système de consigne, vous pouvez opter pour des emballages compostables issus de matières végétales (fibre de canne, amidon de maïs…). Et même s’il est peu probable que ce déchet soit mis dans une poubelle à compost, son traitement n’émettra, au moins, pas de composés dangereux - à l’inverse du plastique. Pour être certain de réduire l’impact de vos emballages, privilégiez :
- Une mono-matière (plus facile à recycler) ;
- Un objet léger (moins de matière à produire et à recycler) ;
- Une fabrication française ou européenne, pour éviter l’impact environnemental lié au transport.
Côté ustensiles, MOOM TABLEWARE conçoit des couverts biosourcés et agréables à l’emploi, et Les Nouvelles Pailles propose des alternatives aux pailles en plastique, notamment des pailles biosourcées issues de la canne à sucre (pour éviter les pailles en papier qui sont une fausse bonne idée).
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