PFAS dans l’eau du robinet : le comparatif des solutions disponibles

Les PFAS, surnommés « polluants éternels », sont des substances chimiques très persistantes utilisées dans une multitude de produits du quotidien : poêles antiadhésives, textiles, emballages alimentaires et certains pesticides. Leur présence dans l’eau potable en France est alarmante : selon une étude conjointe de l'UFC Que Choisir et Générations Futures (janvier 2025), 96 % des échantillons d’eau analysés contiennent des traces de PFAS, y compris des composés comme le TFA, issus des pesticides fluorés. S'il est urgent que des mesures politiques soient prises pour protéger les consommateurs, il existe aussi des solutions pour vous protéger plus rapidement contre ces substances nocives, directement à la maison. Voici un comparatif non exhaustif des différentes options existantes

1. L'eau minérale : une fausse bonne idée ?

Point fort :

  • Le choix le plus accessible immédiatement sur le plan financier.

Points faibles :

2. Le filtre à charbon actif : une solution « accessible » mais partielle

Attention, nous parlons ici d'un véritable système de filtration utilisant du charbon actif, parfois combiné à d’autres éléments, et non d’un simple bâton de charbon plongé dans une carafe.

Avantages :

  • Coût moyen (entre 200 et 500 euros à l’achat) ; certaines sociétés proposent même des systèmes en location.
  • Efficace sur de nombreux polluants.
  • Garde les minéraux naturellement présents dans l'eau.
  • Son fonctionnement ne nécessite pas une grande quantité d’eau comparé à d’autres options.
  • Peut être installé sur l’arrivée d’eau globale de la maison.

Inconvénients :

3. L'osmose inverse : l’option la plus efficace mais onéreuse

Ce système de filtration utilise une membrane ultra-fine capable d'éliminer pratiquement tous les polluants.

Avantages :

  • Seul mécanisme capable de filtrer 100 % des PFAS, y compris les TFA.
  • Discret : se branche généralement sous l’évier, sans encombrer le plan de travail.

Inconvénients :

  • Son coût : entre 1 500 et 2 500 euros.
  • Supprime les minéraux naturels de l’eau ; il est donc nécessaire de reminéraliser l'eau après filtration.
  • Ne peut pas être branché sur l’arrivée d’eau globale de la maison.
  • Consommation importante d’eau : jusqu'à 6 litres pour obtenir 1 litre d’eau purifiée.

Quelle solution choisir ?

En attendant des mesures réglementaires strictes et des infrastructures publiques adaptées, la solution dépend de vos priorités :

  • Si votre budget est limité et que vous cherchez une solution simple : le filtre à charbon actif reste une bonne option, bien qu’imparfaite.
  • Si vous souhaitez une protection maximale et êtes prêt à investir : l’osmose inverse est le choix le plus sécurisant.

Vous l’aurez compris, il n’y a pas vraiment de solution parfaite pour le moment, et chacun fait ce qu’il peut en dépit des circonstances.

Au-delà des solutions individuelles : un besoin urgent de changement systémique

Si ces solutions permettent de réduire l’exposition individuelle aux PFAS, la véritable réponse doit être politique et structurelle. Pour rappel, le seuil en France est plus élevé que d’autres pays européens. Il est urgent de :

  • Réglementer strictement l’usage des PFAS et encourager des alternatives non toxiques.
  • Soutenir une agriculture durable pour limiter la diffusion des pesticides fluorés dans l’environnement.
  • Investir dans des systèmes de décontamination publique de l’eau.

La mobilisation citoyenne est essentielle pour faire bouger les lignes. Sensibilisez votre entourage, signez des pétitions et interpellez les décideurs politiques.

Pour en savoir plus, écoutez notre podcast